L’habituation est un processus d’apprentissage par lequel un individu diminue sa réponse
à un stimulus après une exposition répétée à celui-ci. Quoique ce processus ait été surtout
étudié dans les domaines de la psychologie et de la cognition, son intérêt en écologie
évolutive et comportementale n’en demeure pas moindre. L’habituation est une forme
de plasticité phénotypique comportementale. Une telle plasticité peut avoir des
implications évolutives importantes. Elle peut, par exemple, améliorer ou diminuer
l’aptitude phénotypique, influencer la vitesse et le résultat de l’évolution, de même que
maintenir la variation interindividuelle. Récemment, ce phénomène a fait l’objet de
nombreuses études (notamment quelques-unes au niveau de la formalisation de
l’habituation dans un cadre écologique), mais il y a encore plusieurs angles morts dans la
littérature sur le sujet. Afin de parvenir à une compréhension plus fine des implications
de ce processus, ce projet de recherche vise à proposer un cadre conceptuel de
l’habituation en écologie mettant un accent particulier sur la variation interindividuelle.
En plus de la formulation d’un cadre théorique, ce projet se structure plus
particulièrement autour de deux questions de recherche qui seront aussi l’objet d’une
étude empirique sur les tamias rayés : 1) existe-t-il de la variation interindividuelle dans
la vitesse d’habituation à un stimulus? ; et 2) existe-t-il une corrélation entre les contextes
écologiques dans la vitesse d’habituation d’un individu? En utilisant les outils de la
génétique quantitative, les résultats de cette étude permettront de préciser l’importance
du phénomène dans une perspective évolutive